La fabrication des vaccins contre la grippe est un processus complexe, qui comprend de nombreuses étapes, entrecoupées de contrôles de la qualité. En outre, la quantité de doses à produire pour protéger l'ensemble des patients à risque est très importante. Or les fabricants n'ont pas la possibilité d'anticiper. Car avant de pouvoir lancer la production des vaccins, il faut en déterminer la composition, ce qui nécessite d'identifier les virus grippaux qui seront les plus présents durant l'hiver suivant. Pour ce faire, un comité de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) se réunit 2 fois par an, en février et en septembre.
Ce n'est qu'à l'issue de la réunion de février que les entreprises pharmaceutiques peuvent commencer à produire leurs vaccins pour les pays de l'hémisphère nord, dont la Belgique. Au terme d'une longue course contre la montre, les doses de vaccin parviendront dans les pharmacies à la fin de l'été. Et les fabricants devront alors enchaîner avec la production pour l'hémisphère sud... et ainsi de suite!
Pour produire les vaccins contre la grippe, les souches de virus identifiées par le comité de l'OMS doivent être cultivées en très grand nombre. Cela peut se faire dans des œufs de poule fécondés ou dans des cultures cellulaires. Mise au point il y a plus de 70 ans, la 1ère méthode est toujours utilisée à très grande échelle. Depuis 2018, seuls des vaccins antigrippaux tétravalents sont utilisés dans notre pays, c'est-à-dire des vaccins qui offrent une protection contre 4 souches virales différentes. Pour produire 1 vaccin, il faut donc 4 œufs, 1 par souche de virus.
Une fois récoltés, les virus sont purifiés et inactivés (tués) avant la fabrication proprement dite du vaccin. Celui-ci ne contient donc aucune particule vivante du virus et ne peut pas vous transmettre la grippe. Comme les virus grippaux évoluent sans cesse, l'efficacité du vaccin varie chaque année. On estime qu'il réduit le risque d'infection de 30 à 70%. Il se peut donc que vous attrapiez la grippe même après avoir été vacciné. Pour autant, la vaccination reste bien utile, car elle réduit fortement le risque de tomber gravement malade et de développer des complications telles que pneumonie ou aggravation du diabète.
Contrairement à certaines idées reçues, la grippe n'est pas une infection bénigne. Elle tue chaque année entre 1.500 et 2.000 personnes en Belgique.
L'hiver dernier, la crise du coronavirus a entraîné une ruée sur les vaccins contre la grippe. Ce qui a conduit les autorités à réserver les 2,9 millions de doses disponibles pour les personnes appartenant aux groupes à risque. Grâce aux gestes barrières et autres mesures anti-COVID, les infections grippales sont toutefois restées très rares. Maintenant que la vie reprend peu à peu son cours, le risque épidémique augmente.
Selon le Conseil Supérieur de la Santé (CSS), les personnes appartenant à l'un des 3 groupes suivants devraient se faire vacciner chaque année:
Par ailleurs, le CSS recommande également la vaccination antigrippale à toutes les personnes âgées de 50 à 64 ans.
Si vous appartenez à un groupe à risque, faites-vous vacciner! Et pensez à réserver votre vaccin chez votre pharmacien.
Source: APB